Trou de la Sécu
Certaines raisons dont on ne parle pas…
Le prix des médicaments est trop élevé
Entre 1990 à 2009, le prix moyen d’un médicament a bondi de 125%, passant de 3,09 euros à 6,95 euros. Or ce prix élevé est souvent injustifié, note la Cour des Comptes.
Certains actes sont surmédicalisés
Le croirez-vous ? Certaines pathologies sont « trop soignées » en France. Ce serait par exemple le cas du cancer du sein, dont le dépistage systématique entraîne des cas de « faux positifs », c’est-à-dire des personnes saines chez qui l’on détecte un cancer. Résultat : un traitement parfois lourd pour le patient et coûteux pour l’Assurance maladie.
Autre exemple : l’accouchement par césarienne, qui concerne en France 20% des naissances, ne cesse d’augmenter. Certaines cliniques pratiquent de plus en plus des « naissances programmées » pour des questions de planning ou de convenance. Une césarienne multiplie pourtant par trois le risque de décès maternel par rapport à un accouchement classique, et bien sûr coûte beaucoup plus cher.
La tarification à l’acte encourage les interventions inutiles
La tarification à l’acte, mise en place en 2004, avait pour objectif des mettre en rapport l’activité réelle des établissements hospitaliers et les remboursements de l’Assurance maladie qui leur sont attribués. Problème, les grilles tarifaires sont très complexes et ne correspondent pas toujours à la réalité des coûts.
D’autre part, la tarification à l’acte encourage les hôpitaux à pratiquer des interventions plus nombreuses, note la Cour des comptes. Certains établissements s’attribueraient même des « missions » plus ou moins effectuées, comme l’accueil de personnes défavorisées.
Les CHU bénéficient d’aides pour des missions invérifiables
Exemption et dégrèvement
Le rapport du Comité d’évaluation des dépenses fiscales et des niches sociales (juin 2011) diffusé par le ministère du budget chiffre quant à lui à plus de 10 milliards d’euros la somme des mesures d’exemption et de dégrèvement de cotisations sociales décidées par l’Etat, et officiellement non compensées, pour l’année 2011. Cette somme non versée, revenant de plein droit aux organismes sociaux, creuse leurs déficits et les pousse d’années en années à plus d’endettement.